Les chemins nous inventent de Philippe Delerm : un livre à picorer

Champ et arbre normand, source www.pixabay.com/fr

Il y a des livres qu'on savoure d'une traite ou presque et d'autres, qui aiment se donner le temps de se laisser découvrir. Les chemins nous inventent de Philippe Delerm et Martine Delerm appartient à cette seconde catégorie. A travers un peu plus d'une centaine de page, l'auteur mais aussi sa femme, photographe (pour l'occasion ou plus, je ne sais pas) nous invite à les suivre au fil de leurs escapades normandes.

La lecture nous invite à devenir le carnet sur lequel l'auteur pose ses mots et matérialise ainsi son esprit contemplatif. Chaque chapitre correspond à une balade. Chaque balade est un tableau : parfois un poil classique, parfois plus impressionniste mais il garde cette saveur particulière du tableau accroché depuis on ne sait quand, auquel on s'est habitué, attaché aussi, même si l'on ne sait pas vraiment pourquoi. On le regarde mais on ne le connaît pas vraiment, et pourtant la scène dépeinte nous semble familière. 

C'est un peu ce que l'on ressent à la lecture des courts récits qui se succèdent, les photographies ont elles aussi ce côté suranné : loin d'être parfaites, loin d'être les plus impactantes, elles accompagnent en toute simplicité à merveille la prose de Delerm. Elles séduisent malgré tout, car elles confortent cette impression de proximité, d'intimité même. 

Les chemins nous inventent ravira les amoureux de Normandie, les férus de patrimoine et de nature ainsi que les plus contemplatifs d'entre nous. Si ce livre se picore, c'est parce qu'il faut le lire comme il a été écrit, au gré des balades, parfois espacés de quelques kilomètres et quelques saisons, pour lui donner toute sa dimension.

Les chemins nous inventent, Philippe Delerm chez le Livre de Poche